The Ptolemaic King and the Egyptians:
The Motif of ‘Bringing Home the Statues of the Gods from Asia’ as a New Pharaonic Ideal of Ptolemaic Times
STEFAN PFEIFFER
STEFAN PFEIFFER
Professeur invité par le laboratoire AOrOc.
Mercredi 17 novembre 2021, 15h30-16h30, salle F.
Stefan PFEIFFER, Professeur à l’Université Martin Luther de Halle-Wittenberg
Cycle de 4 conférences Pouvoir lagide et religion en Égypte ptolémaïque : 1/4
The Ptolemaic King and the Egyptians:
The Motif of ‘Bringing Home the Statues of the Gods from Asia’ as a New Pharaonic Ideal of Ptolemaic Times
Résumé
[Langue de la conférence : en anglais.]
Les inscriptions égyptiennes rappellent que les quatre premiers souverains lagides d’Égypte ont ramené au pays des statues de dieux égyptiens que les Perses avaient pillées. L’acte est devenu un thème courant dans les éloges du pharaon ptolémaïque de l’Égypte du troisième siècle avant J.-C., il est devenu une sorte de topos éphémère. La conférence sera l’occasion d’aborder la question du sens du motif « ramener les statues des dieux d’Asie », car l’éloge lui-même est une innovation dans la représentation d’un pharaon. Par conséquent, on cherchera à comprendre cette innovation au sein de la religion égyptienne et dans la fonction royale. On montrera comment ce nouveau motif peut non seulement être pleinement inséré dans l’image du pharaon comme le seul et unique en capacité de garantir la Maât, mais comment il le présente aussi comme le nouveau « roi sauveur » qui rétablit l’ordre en Égypte après une période de chaos (i.e. la domination perse). Ce motif semble donc avoir été inventé afin d’accompagner le changement social, politique et économique en Égypte induit par l’avènement de la dynastie ptolémaïque et clairement marqué par le transfert de la capitale de Memphis vers Alexandrie.
Ainsi, si le motif du « retour des statues des dieux » est lui-même une innovation, il est cependant très clairement fondé sur la tentative de dépeindre le roi macédonien comme un pharaon autochtone, qui rétablit et maintient la Maât. En même temps, ce motif – répété encore et encore – imprime de manière prégnante dans la mémoire culturelle de l’Égypte l’idée que la Seconde domination perse était celle du chaos, une époque qui a vu les dieux s’éloigner, physiquement (les statues) et métaphoriquement. La continuité est ainsi créée en soulignant la rupture avec le passé perse et le changement dans un motif de louange, signifiant perpétuation et innovation au sein de la tradition.
Responsable : Ivan Guermeur