Fouilles programmées de l’EfR sur la cité étrusque de Musarna, 1983-2003.
La ville en chantier
Fondé à la fin du IVe siècle av. J.-C. par Tarquinia pour contrecarrer l’avancée romaine, la colonie étrusque de Musarna, fouillée par l’École française de Rome entre 1983 et 2003, demeure actuellement la seule cité dont le plan originaire soit entièrement connu en Étrurie. Ce plan, rigoureusement orthogonal, a pu être restitué à partir de sondages et de prospection géophysiques ; le réseau régulier des rues se superpose à un autre réseau d’égouts publics, non moins régulier. Si les travaux agricoles ont porté à la destruction de la quasi-totalité des vestiges, les fouilles ont restitué un mobilier abondant, dont la publication est encore en cours (cinq volumes ont paru ou sont sous presse, quatre autres en préparation), qui documente son occupation, après une phase du Néolithique et de l’Âge du Bronze, entre 320 av. J.-C. et le début du VIIe siècle. De ce fait, la phase la mieux attestée du site, en termes de structures, est celle de la fondation de la cité : mode d’implantation des différents axes ; réalisation du réseau technique de gestion des eaux ; techniques de construction des fondations, qui sont différentes mais contemporaines ; complémentarité des travaux du système défensif (creusement d’un vaste fossé) avec les besoins de construction du site (extraction de blocs) ; délimitation des aires funéraires ; définition du territoire conçu comme le prolongement de l’espace de la cité.
Si les recherches menées dans le cadre du troisième thème, Refabriquer la ville : des relevés du Grand Tour aux protocoles pluridisciplinaires, ne constituent pas à l’heure actuelle une priorité pour nous, plusieurs travaux ont déjà réalisés en ce sens à partir de multiples fonds d’archives, aussi bien pour Rome (autour de Georges Chedanne et de Léon Chifflot) que pour Musarna (en particulier sur l’activité archéologique de Luigi Rossi Danielli et de Francesco Mancinelli Scotti).