L’archéologie à l’atelier
C. Proust, 2020
, par Jean-Michel Colas
Clotilde Proust, L’archéologie à l’atelier , 2020
La fouille archéologique implique l’exhumation de vestiges. Ces biens matériels, porteurs de multiples valeurs, sont une source historique non renouvelable et extrêmement fragile. Leur découverte déclenche une série de dégradations – physiques et chimiques – des matériaux qui les constituent. Grande est notre responsabilité de devoir alors conserver ce patrimoine, puis éventuellement de le restaurer, afin de l’étudier et de le transmettre aux générations futures.
La fouille revêt un caractère conservatoire lorsque le site est voué à la détérioration par l’aménagement du territoire. Elle relève alors presque d’une injonction paradoxale : on fouille pour conserver, mais la mise au jour entraîne une destruction certaine des vestiges.
Cette double contrainte n’est pas insurmontable, mais pour y remédier, posons-nous d’abord deux questions : avons-nous vraiment conscience du caractère prioritaire de la conservation des vestiges pour la recherche archéologique ? Mettons-nous tout en œuvre pour la préservation de ces témoignages du passé qui n’avaient pas pour vocation d’être découverts ?
La convenance nous pousse à répondre « oui » à ces deux interrogations, mais en réalité les réponses sont bien plus nuancées. En plongeant dans l’histoire des disciplines de l’archéologie comme de la conservation du patrimoine, l’auteure propose d’apporter des éléments de réflexion sur les pratiques du passé afin d’en tirer des enseignements pour mieux appréhender celles du futur.