Le César Delmace et le projet de succession de Constantin
Enrico Zuddas

, par Jean-Michel Colas

Mardi 18 mai 2021, 16h-18h
Visioconférence : https://www.gotomeet.me/ChristopheGoddard

Conférence dans le cadre du séminaire « Constantin : nouvelles recherches en histoire, archéologie et philologie »


Enrico Zuddas (Université de Pérouse)
Le César Delmace et le projet de succession de Constantin

Le 18 septembre 335 Constantin nomma César son neveu Delmace (Flavius Dalmatius). L’élargissement du cercle des héritiers en dehors de ses fils paraît surprenant, surtout si, comme il semble, le choix n’a pas obtenu l’approbation de l’armée. Cette décision nous amène à remettre en question le projet de succession que Constantin avait envisagé, qui n’avait pas encore été mis en œuvre au moment de son presque inattendu décès. Bien que le nombre d’attestations épigraphiques de Delmace soit inférieur à celui des fils de Constantin, il n’est pas un César différent et, à ce titre, il fut honoré sur les monnaies et avec statues. Cependant, on peut discerner une certaine hiérarchie parmi les Césars et supposer que Constantin avait prévu de restaurer une succession de type tétrarchique, avec deux Augusti et deux Caesares : de ce point de vue celui qui a le plus tiré parti de la mort de Delmace dans le massacre de 337 est Constant, qui put ainsi obtenir directement la promotion à Auguste.

Biographie

Enrico Zuddas, né à Cagliari en 1974, est collaborateur de la chaire d’Histoire Romaine de l’Université de Pérouse ; depuis 2000, il enseigne Matières littéraires et Latin au lycée. Après le doctorat, obtenu en 2001 avec une thèse sur la succession à Constantin, il s’est consacré principalement à l’étude de l’Ombrie romaine – épigraphie, institutions, romanisation et prosopographie ; ses œuvres incluent Asisium et Urvinum Hortense dans la série Supplementa Italica. Il est en charge du Laboratoire d’Epigraphie Latine à l’Université de Pérouse et est l’un des superviseurs de la base de données épigraphiques EDR pour le groupe de Pérouse. Il s’intéresse à l’utilisation de l’épigraphie dans l’enseignement du latin et il collabore avec la maison d’édition Pearson pour la construction d’unités didactiques dans certains manuels scolaires de littérature latine. Il va bientôt terminer une monographie sur les Constantinides qui couvre la période 317-340.