De métal, de papier et même virtuelle, la monnaie est l’instrument devenu indispensable pour les échanges marchands qui rythment notre quotidien. Mais quelle est son origine ?
L’exposition « Monnaie, monnaies ! » propose de s’immerger dans l’épopée de ce petit objet qui a tant à dire !

De tous temps, les sociétés humaines ont utilisé des objets pour structurer leurs relations sociales, servir d’intermédiaires aux échanges ou mesurer les valeurs. Coquillage, bétail ou métal, il s’agit déjà de monnaies à proprement parler.
Pratique et d’une valeur garantie, la pièce de monnaie fait son entrée dans nos régions voici 2 500 ans. D’abord frappée en Méditerranée orientale, elle parvient par l’intermédiaire des comptoirs grecs, des commerçants et des mercenaires jusqu’en terre gauloise. Petits et gros sous sont frappés ou coulés et la pièce locale devient le support d’une iconographie originale et foisonnante, au service de l’identité de chaque pouvoir émetteur.
On sait aujourd’hui que les Celtes et certains peuples voisins n’utilisaient pas toutes les monnaies aux mêmes fins. Certaines pièces (notamment celles en or) n’intègrent que des transactions exceptionnelles (cadeaux diplomatiques, dépenses militaires, etc.). D’autres servent aux échanges quotidiens et participent à une économie de marché. Enfin, les pièces jouent parfois un rôle religieux : on les dépose volontairement dans certains lieux sacrés ou dans le secret des tombes.
Au Ier siècle avant notre ère, les peuples celtes, acteurs à part entière d’une économie-monde en plein essor, émettent leurs propres pièces en or, en argent, en alliage cuivreux. Elles circulent et servent à acquérir des produits de l’agriculture, de l’artisanat ou du grand commerce, ainsi qu’à rémunérer des services, des travailleurs ou des soldats. Ce n’est qu’avec la réforme monétaire d’Auguste que les monnayages locaux s’effacent au profit des monnaies romaines.
Mobilisant les collections monétaires du musée des monnaies et médailles Joseph Puig, l’exposition « Monnaie, monnaies ! » invite à replacer les monnaies gauloises, à travers notamment l’exemple du Roussillon via le site de Ruscino, dans une perspective historique longue, depuis les premières écritures comptables de Mésopotamie jusqu’aux monnaies virtuelles de l’Internet, et à s’interroger sur une réalité à la fois multiforme, nuancée et résolument d’actualité.

Une exposition conçue par le musée de Bibracte en partenariat avec le musée monétaire cantonal et le musée cantonal d’Archéologie et d’Histoire de Lausanne, et avec la collaboration des laboratoires IRAMAT-CRP2A-LaScArBx (CNRS-UBM) et AOROC (CNRS-ENS), adaptée par le musée des monnaies et médailles Joseph Puig.