Préhistoire et anthropologie entre science, philosophie, politique et internationalisme. À propos de Gabriel de Mortillet
Colloque international
25 et 26 novembre 2021
Paris & Saint-Germain-en-Laye (France)
Le colloque international aura lieu en présentiel comme prévu. L’inscription est gratuite, mais obligatoire ; elle se fait via le site web du colloque à l’adresse suivante :
https://200ansmortillet.sciencesconf.org/
Le programme finalisé du colloque est affiché sur ce même site web.
Conformément aux nouvelles dispositions : l’accès au colloque est soumis au contrôle d’un pass sanitaire / green pass et le port du masque demeure obligatoire pendant la durée du colloque et dans l’ensemble des espaces clos.
Pour toutes questions, veuillez contacter le Secrétariat du colloque à l’adresse ci-dessous :
200ansmortillet@sciencesconf.org
Lieux du colloque :
- Jeudi 25 novembre : Théâtre Alexandre Dumas, Jardin des Arts, 3 rue Henri IV - Saint-Germain-en-Laye (78)
- Vendredi 26 novembre : Salle Dussanne, École Normale Supérieure, 45 rue d’Ulm - Paris 5e
Au cours du XIXe siècle, la construction intellectuelle et matérielle de l’archéologie des temps préhistoriques a été un processus complexe et aux origines multifactorielles.
Ce processus s’est accompagné de l’élaboration d’un récit historiographique à but de légitimation tant nécessaire qu’utile pour justifier la place, le rôle et l’autonomie de la discipline naissante. Jusqu’à la fin du XIXe siècle, l’archéologie a été souvent pratiquée par des savants appartenant à des disciplines distinctes (historiens, philologues, ethnologues, médecins, paléontologues, géologues, etc.) et s’est confondue avec l’anthropologie. Les vestiges matériels du passé étaient alors analysés sous des angles de vue très divers se recoupant d’une façon complexe et suivant des objectifs épistémologiques qui parfois n’étaient pas tout à fait les mêmes pour l’ensemble de ces savants. Des tendances et des courants d’idées dominantes ont cependant structuré ces différents éclairages permettant à l’archéologie préhistorique de se détacher des pratiques et des réflexions strictement antiquaires, historiques et naturalistes pour se doter d’une méthodologie et d’une démarche propres.
Depuis une trentaine d’années, des chercheurs, issus d’horizons scientifiques divers, se sont donné les moyens de dépasser cette historiographie originelle et les lacunes implicites d’une simple narration historique pour se pencher sur la complexité et la richesse de la construction de la discipline. Ces travaux nouveaux ont marqué le regain d’intérêt de la communauté scientifique, en France et dans le reste de l’Europe, pour la Préhistoire. L’appropriation résolument historienne de ces questions, aujourd’hui érigée en domaine d’étude, a marqué une rupture. Elle a permis d’ouvrir la réflexion à une véritable contextualisation intellectuelle et sociale de la discipline en prenant en considération les démarches collectives et individuelles.
Ce colloque sera donc l’occasion de réexaminer des concepts, des faits, des objets, des méthodes et des hommes dans une démarche pluridisciplinaire et dans un cadre géographique élargi.
Pour ce faire, le bicentenaire de la naissance de Gabriel de Mortillet (1821-1898) offre l’opportunité de procéder à cette évaluation à travers l’un des acteurs majeurs de la préhistoire et protohistoire européennes, dont l’influence fut déterminante sur le second XIXe siècle préhistorien et au-delà. Les thèses défendues par Mortillet, les cadres interprétatifs et sa méthode chrono-typologique, tout comme sa personnalité même marquèrent toute une génération de préhistoriens et protohistoriens.
Il ne s’agit pas, à travers ce colloque, de se livrer à une évocation à visée mémorielle ou de produire une étude biographique en tant que telle, mais plutôt de suivre le fil du destin particulier de cette éminente personnalité, pour éclairer les caractéristiques d’un univers scientifique, dans son temps, dans son contexte (intellectuel, institutionnel…), dans ses objets et dans sa pratique archéologique.
Le parcours de Mortillet, ingénieur et géologue de formation, étudiant militant et athée à Paris, conservateur de musée, éditeur, élu républicain radical est à bien des égards illustratif d’une intrication entre science, projet de société et représentations philosophiques. Son parcours intellectuel, son engagement politique (socialisme, radicalisme), ses solidarités (matérialisme et sans doute franc-maçonnerie), ses voyages (exil politique puis voyages scientifiques), ses expériences sur le terrain, ses production éditoriales (périodiques, monographies), la reconnaissance de ses pairs (postes professionnels, constitution de collections dans des musées, transmission du savoir, engagement dans les institutions créées par Broca), seront autant d’éléments pris en compte au cours du colloque pour aboutir à un éclairage des conditions d’exercice spécifiques aux anthropologues et préhistoriens ainsi que de leurs contributions aux pratiques et techniques, à l’enseignement et à l’histoire de l’archéologie préhistorique.
PROGRAMME GÉNÉRAL (programme détaillé en pièce jointe)
- Jeudi 25 novembre, 9h-18h (St-Germain-en-Laye)
- Vendredi 26 novembre, 9h-18 (ENS Paris)
Comité d’organisation
Ch. Lorre, Musée d’Archéologie nationale, Saint-Germain-en-Laye
V. Cicolani, UMR 8546 AOrOc CNRS-Université PSL (ENS-EPHE),
A. Hurel, UMR 7194 Histoire naturelle de l’homme préhistorique (Muséum national d’Histoire naturelle, CNRS, UPVD)
Comité scientifique
C. Blanckaert (UMR 8560 CAK), V. Cicolani (UMR 8546 AOrOc CNRS-Université PSL), N. Coye (ministère de la Culture, UMR 5608 TRACES), A. Hurel (UMR 7194 Histoire naturelle de l’homme préhistorique (Muséum national d’Histoire naturelle), M.-A. Kaeser (Laténium, université de Neuchâtel), Ch. Lorre (Musée d’Archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye), S. Péré-Noguès (UMR 5608 TRACES, université Toulouse Jean Jaurès), N. Richard (UMR 9016 TEMOS, université du Mans), N. Schlanger (École nationale des chartes), C. Schwab, Musée d’Archéologie nationale, Saint-Germain-en-Laye, M. Tarantini (Soprintendenza Archeologia Belle Arti e Paesaggio, Firenze),
E. Warmenbol (département d’Histoire, Arts et Archéologie, Université libre de Bruxelles